La finance citoyenne

Reprendre part à l'économie

La finance citoyenne

Quand les citoyen.ne.s (re)découvrent l’impact de leur argent et (re)prennent la main sur son usage

La finance citoyenne désigne un mouvement encourageant les citoyen.ne.s à (re)prendre part à l’économie en retrouvant le sens de l’argent et en choisissant l’usage qu’il.elle.s en font, que ce soit pour leurs dépenses courantes, leurs choix d’épargne ou de placements financiers.

S’intéresser à la finance citoyenne et à l’usage qui est fait de son argent n’est pas forcément chose aisée, et pour cause ! Historiquement, l’argent était concret, matérialisé par des monnaies qui se passaient de main en main, dans des espaces géographiques restreints et locaux (pas bien plus loin que son village ou les villages alentours) avec des usages accessibles et compréhensibles (acheter des aliments de base pour cuisiner, acheter des animaux pour l’élevage et se nourrir, acheter des peaux ou du tissu pour réaliser des vêtements, etc.).

Peu à peu, avec le transport des personnes et des marchandises, la globalisation des échanges, la multiplication d’acteurs financiers, la consommation de masse, l’apparition de géants étatiques ou commerciaux, la notion de monnaie s’est progressivement diluée. 

Dernièrement, la révolution numérique parachève cette dilution : la monnaie n’équivaut qu’à quelques chiffres sur un compte bancaire avec une perte quasi totale de sens quant à sa fonction d’origine : permettre un fonctionnement fluide d’un espace économique et social au service des citoyen.ne.s qui le peuplent.

Aujourd’hui, l’ambition de la finance citoyenne est de : 

  • remettre en perspective les enjeux fondamentaux de l’argent : son histoire, son évolution, son impact, ses limites ;
  • aider chacun.e à prendre conscience des choix écologiques, économiques, humains, sociétaux qu’il.elle fait en utilisant les moyens financiers mis à sa disposition ;
  • proposer des alternatives permettant un usage concret, direct et vertueux de son argent.  

Ces objectifs sont ceux visés par le Fonds Grillon à travers son fonds de dotation.

La finance citoyenne

Des dépenses qui ont du sens au quotidien

L’une des manières les plus directes pour les citoyens et citoyennes de contribuer à la finance citoyenne est de repenser la façon d’utiliser son argent pour les dépenses quotidiennes.

Voici quelques exemples d’alternatives en termes de consommations courantes :  

  • Transformer ses euros en monnaie locale pour favoriser les circuits courts et maintenir l’activité économique sur le territoire local.
  • Faire ses courses ou payer des services (téléphonie mobile, Internet, gaz, électricité, etc.) auprès de structures coopératives pour encourager des modèles de gouvernance émancipateurs pour chaque travailleur.se.
  • Faire partie d’une AMAP – Association pour le maintien d’une agriculture paysanne – ou d’une Caisse sociale de l’alimentation pour favoriser une agriculture de proximité, écologiquement saine, économiquement viable et socialement équitable, en créant un lien direct entre les producteur.rice.s et les consommateur.rice.s et en permettant à tout un chacun, quelque soit ses revenus, d’accéder à une alimentation de qualité.
  • Se déplacer grâce aux transports en commun ou en utilisant des services d’autopartage.

S’inscrire dans le mouvement de la finance citoyenne, c’est aussi, pour les citoyen.ne.s, encourager des actions qu’il.elle.s souhaitent voir fleurir à travers le don d’argent. 

En voici quelques exemples :

  • Participer à un financement participatif pour aider un projet/une structure à se faire connaître et à se concrétiser.
  • Faire un don ou devenir mécène du Fonds Grillon pour permettre à tout un chacun de se (ré)approprier l’usage de son argent.
  • Financer des projets de recherche sur des modèles socio-économiques alternatifs.

La finance citoyenne au quotidien, c’est recréer un espace économique et social au service des citoyen.ne.s qui le peuplent

L'épargne citoyenne

L’argent investi de manière engagée

De plus en plus de citoyens et citoyennes qui parviennent à épargner de l’argent souhaitent aujourd’hui savoir à quoi il est destiné, voire décider de son usage.

Contrairement à ce que nous pouvons penser quand nous ne sommes pas familier.ère.s avec la finance, l’argent que nous épargnons ne dort pas sur les comptes et placements sur lequel il est déposé. Il est utilisé pour être investi, prêté, à des personnes et/ou des organisations, souvent en fonction du rendement financier des activités financées, peu importe les impacts sociaux, humains et/ou environnementaux de ces activités.

Décider de l’usage qui sera fait de son épargne c’est choisir de servir les causes qui sont importantes à ses yeux

Pour cela, il est possible d’épargner et d’investir son argent : 

  • dans des fonds d’épargne salariale solidaire (FCPE solidaires), via un Plan d’Épargne Entreprise – PEE – ou un Plan d’Épargne Retraite COLlective – Percol ;
  • dans des placements financiers, proposés par les banques, compagnies et mutuelles d’assurance, sociétés de gestion, etc. via un livret bancaire, une assurance-vie, un compte à terme, un organisme de placement collectif comme un Fonds Commun de Placement (FCP) ou une Société d’investissement (Sicav), portant le label Finansol, Greenfin ou ISR (Investissement Socialement Responsable) ;
  • directement dans des structures (entreprise ou association) dite solidaires, via des plateformes d’investissement labellisés Finansol ou encore via des clubs d’investisseur.se.s citoyen.ne.s comme les Cigales – Clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire.

En 2023, l’épargne citoyenne dite solidaire, collectée en France, a atteint 30 milliards d’euros. Cela représente 0,5 % de l’épargne financière totale des Français.ses*. Or, les besoins de financement nécessaires pour réussir à faire évoluer l’économie actuelle vers une économie juste et durable sont considérables. L’épargne citoyenne représente donc, pour chaque citoyen.ne, un véritable levier d’action pour encourager la création et le développement d’activités ayant du sens à leurs yeux et réorienter les flux financiers de l’économie traditionnelle, recherchant exclusivement le profit, vers la finance solidaire, mettant sur un même pied d’égalité, voire privilégiant, les critères humains, sociaux et/ou environnementaux par rapport au rendement financier.

Les épargnantes et les épargnants votent avec leur argent, qu’ils et elles mobilisent au service de causes qui leur tiennent à cœur

Patrick SapyDirecteur général de FAIR

*Source : “2023, année de croissance pour la finance solidaire”, La Croix, 19 juin 2024, d’après le baromètre de la finance solidaire réalisé avec FAIR.

La finance solidaire

L’argent au service de projets à impact vertueux

La finance solidaire, financée par l’épargne solidaire des citoyen.ne.s, apporte des moyens aux organisations pour lesquelles réaliser des bénéfices financiers est tout aussi important que de maintenir des rapports harmonieux entre êtres humains et avec les autres espèces vivantes ainsi que de respecter les ressources offertes par la planète Terre. Les bénéfices financiers ne doivent pas être réalisés au détriment des autres critères pris en compte.

Elle permet de soutenir les organisations qui, tout en assurant la mission pour laquelle elles existent, respectent : 

  • La sécurité physique et psychique des personnes ;
  • L’inclusivité ;
  • L’accès aux biens et services nécessaires au confort de tout le monde, quelque soit son lieu de vie, partout dans le monde ; 
  • Les ressources planétaires et leurs limitations.

La finance solidaire permet ainsi d’encourager des organisations non cotées en bourse qui visent des objectifs d’intérêt général avec une forte utilité humaine, sociale, environnementale et internationale.

« La finance solidaire, c’est rendre service au plus grand nombre sans détruire quelconque lien ou épuiser quelconque ressource. »

Émilie Peylin, membre d’une Cigales.

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